mardi 25 janvier 2011

Trames de cours Mànaa

LA CONDITION HUMAINE
  La conscience, l’inconscient et le sujet
Introduction
Seul le sujet est conscient. Il est auteur de ses actes. Unique et distinct d’autrui, il se conçoit comme une identité singulière. Un tel sujet existe-t-il ? Depuis l’invention de l’Inconscient-au moins !-, la question se pose. Je prétends me connaître –qu’en est-il vraiment ? Suis-je réellement responsable de mes actes ? Et l’identité, c’est quoi au juste ?

Développement
I.                    La connaissance de soi.
Que puis-je connaître de moi de manière certaine ?
Ai-je seulement la capacité de voir clair en moi ?
Autrement dit : me connaître, jusqu’où ?
Peut-être ne suis-je pas le mieux placé pour m’appréhender et me connaître.
II.                  La responsabilité.
Les conditions d’une pleine et entière responsabilité.
La conscience en est-elle la condition nécessaire et suffisante ?
La question de Hannah Arendt. La responsabilité individuelle dans une action collective.
III.                L’identité.
Moi et mes rêves –le texte de Platon.
Selon René Girard, j’emprunte mon désir d’être à autrui. Mimétisme et aliénation.
L’identité selon Freud… Qui suis-je alors que « le moi n’est pas maître dans sa propre maison » ?

Conclusion
L’idée kantienne du sujet conscient de lui, maître et auteur de ses actes, est remise en cause par l’ invention  de l’Inconscient et par la théorie mimétique. Devenir sujet requiert un effort constant de lucidité et de positionnement moral sur ses actes.



La Technique, l’Art et le Beau
Introduction
L’art et la technique produisent un monde artificiel ; or, dans l’Antiquité, on ne distinguait pas les œuvres des ouvrages. Cependant, on peut dire que la technique consiste dans l’ensemble des moyens pour atteindre un résultat qui n’est pas dans la nature, et l’art produit des œuvres pour leur forme. Ainsi aurons-nous à nous interroger sur l’opposition de l’art et de la technique, sur celle du beau et de l’utile. Enfin,  nous nous demanderons si la technique n’a pas aujourd’hui triomphé de l’art.

Développement
I.                    L’opposition art-technique
En quoi consiste cette opposition et depuis quand existe-t-elle ?
Relations entre la maîtrise technique et la beauté de l’art.
L’artiste et l’artisan. Apports de la Révolution française.
II.                  L’opposition beau-utile
Le Beau comme plaisir désintéressé. Kant.
Le Laid, en grec, signifie : ce qui est  dépourvu de formes.
La possible beauté propre à l’objet technique ; la Révolution industrielle et son évolution vers le Design.
III.                Mort de l’art et triomphe de la technique
Le texte de Hegel (comme rappel)
La reproductibilité de l’œuvre d’art et sa transformation en objet de consommation –le fameux texte de W. Benjamin.
L’œuvre d’art est-elle  désormais supplantée par l’objet technique ? La question du Marché de l’Art.

Conclusion
Le rôle et la nature de l’art varient en fonction de l’époque et du lieu, et de ce que les civilisations lui demandent. La nôtre étant technique, menace-t-elle l’Art ? Etrange question, en vérité


LE SAVOIR
  La raison et le sensible
Introduction
Comme tout être animé, l’homme est doué de sensibilité qui est, de fait, la première source de toutes nos connaissances. Mais à la différence des animaux, l’homme est aussi doué de raison qui permet l’ouverture vers l’abstrait et l’universel. Grâce à la dualité de ces sources de connaissance, l’homme peut élaborer des savoirs. Cependant, de nombreuses questions se posent et qui portent sur l’opposition raison-expérience sensible, sur les réalités saisies par les sensations. Nous conclurons sur les parts respectives de la raison et de la sensibilité dans la connaissance.

Développement
I.                    Opposition raison-expérience sensible
La sensibilité comme condition de la connaissance.
Les faiblesse des sensations et les risques d’illusions.
D’où la question cruciale qui se pose : comment une connaissance correcte peut-elle s’établir sur la seule expérience sensible ?
II.                  Sensations et réalités
Part de la sensation dans une réalité objective
La démonstration de l’existence du monde matériel par la raison
Difficulté : la raison peut-elle réfuter le solipsisme ?
III.                Parts respectives de la raison et de la sensibilité dans la connaissance
L’Innéisme et le Rationalisme. Platon et Descartes – les Idées et les semences de vérité.
Les empiristes anglais : Berkeley, Hume, Locke – expérience et principes de la raison.
Le Criticisme kantien comme synthèse.

Conclusion
Il est bien des manières d’associer la raison et l’expérience sensible ; et sans doute est-il nécessaire de les associer pour parvenir à une connaissance du réel. Les sciences, aujourd’hui, ne procèdent pas autrement , elles allient sans cesse observations, hypothèses, théories et expérimentations : c’est à ces conditions qu’une connaissance est possible.


Le mythe, la science et la philosophie

Introduction
Les questions que l’homme se pose sur l’origine du monde et sa destinée, sur lui-même en tant qu’être social et individu, trouvent des formes de réponses dans la mythologie, la science et la philosophie. La première se présente comme un récit communautaire véridique et digne de foi, la seconde comme un discours logiquement argumenté, et la troisième propose des interprétations globales et rationnelles . Ces dernières, récemment apparues dans l’histoire, ruinent-elles le mythe ? Peuvent-elle seulement s’en dispenser ? Ou bien ces trois formes de réponses doivent-elles coexister ?

Développement
I.                    Science et philosophie contre le mythe
Distinctions entre mythe, science et philosophie.
La ruine de la mythologie par la philosophie.
Pertinence philosophique du mythe –les occurrences mythologiques dans l’œuvre de Platon ; Lévi-Strauss et René Girard.
II.                  Science et philosophie sans mythe
Fonctions du mythe au service de la raison.
Hiérarchies à établir entre mythe, science et philosophie.
III.                Coexistence
Métamorphoses du mythe –et cadres de nos « visions du monde ».
« La mauvaise conscience » de la science serait-elle la philosophie ?
Rapports entre mythes et sciences.

Conclusion
Il est vain d’opposer de manière absolue ces trois  manières de répondre aux interrogations fondamentales de l’homme. Placée sous le contrôle –plus ou moins bienveillant- des deux autres, chacune contribue sans doute à l’équilibre de notre pensée complexe parce que, depuis  Hegel et Benjamin, il n’y a jamais eu autant de productions artistiques de par le monde.


L’AGIR
  La morale, le droit et la politique
Introduction
Pour vivre en société, les hommes se dotent de différents moyens qui leur sont nécessaires pour assurer leur existence et leur survie au sein de cette même société. Il s’agit de la morale, du droit et de la politique. La première est relative à la distinction entre le bien et le mal ; la seconde distingue ce qui est autorisé et interdit et établit des sanctions ; la dernière se propose d’organiser et de diriger la société. Si ces domaines sont aujourd’hui différenciés, ils ne l’ont pas été dans le passé. Leur confusion comporte des dangers mais leur séparation trop nette pose bien des questions. Le droit peut-il ignorer les règles morales ? La politique doit-elle se conformer au droit ? La morale peut-elle s’ériger en juge de la politique ?
Développement
I.                    Le droit et la morale
Distinctions.
Relativité de l’idée de justice
Universalité des lois morales au-dessus des lois humaines –le cas Antigone.
II.                  La politique et le droit
La force au service du droit. Pascal.
Impératifs politiques et désobéissance au droit.
Vers un règne mondial du droit. Le progrès selon Kant.
III.                La morale et la politique
Ethique individuelle, éthique collective.
La fin et les moyens. Le Prince de Machiavel –et l’interprétation de Rousseau.
L’ordre moral ou la politique contre le mal.

Conclusion
Les trois domaines de l’activité sociale humaine ne doivent être ni confondus ni séparés. Nous avons besoin, pour assurer notre existence commune, de la morale, du droit et de la politique. Sans ces guides, il ne saurait y avoir de communauté viable. Les questions de leur mutuelle nécessité se pose, avec plus d’acuité peut-être, à l’heure de la globalisation des échanges.


Le devoir et le bonheur

Introduction
Le devoir, en grec, se dit déon, et ce mot compose le terme de déontologie. C’est assez dire que nous sommes ici dans l’éthique –laquelle s’intéresse aussi bien aux règles de comportements tant individuels que collectifs. Mais ne dois-je m’intéresser qu’au respect de la personne ou me préoccuper du plus grand nombre? Les deux sont-ils compatibles ou contraires ? Le bonheur, qui consiste en un état stable de contentement, est l’objet majeur de la réflexion des penseurs grecs anciens. Quelles relations entretiennent bonheur et devoir ? Etre heureux sans être vertueux, qu’est-ce à dire ? Quels sont les principes de l’obligation morale ? Ceux-ci ne sont-ils pas inapplicables ?

Développement
I.                    Bonheur et vertu
Le bonheur comme aboutissement. Les Grecs.
La vertu comme condition sine qua non du bonheur.
L’hédonisme peut-il fonder une morale ?
II.                  Principes du devoir
Fonction de l’obligation morale.
S’assurer du bonheur ou le vouloir, est-ce nécessairement moral ?
Viser à la fois le bonheur et le devoir. L’Utilitarisme de Stuart Mill.
III.                Le principe moral
Les principes du devoir relativement aux situations concrètes.
Responsabilité individuelle et responsabilité collective.

Conclusion
Serions-nous encore protégés de la violence si les impératifs moraux étaient laissés à l’évaluation de chacun? Serions-nous respectables à nos yeux si nous acceptions d’assurer notre réussite individuelle grâce à l’injustice commise contre un concurrent ? Une vie humaine sans devoirs indiscutables ne serait-elle pas sans valeur ?